J’envisage la peinture comme un espace d’apparition, où les formes ne sont pas des figures à lire, mais des agents qui performent, agissent, et parfois dérangent. Elles instaurent des relations mouvantes, entre elles, mais aussi avec le regardeur. J’accorde une attention particulière aux matériaux, aux densités, aux gestes : autant d’éléments qui ne sont pas de simples moyens d’expression, mais qui participent activement à la construction du tableau. ​

 

Mon travail s’inscrit dans une recherche où la peinture est envisagée comme un champ d’expérience, un lieu de présence active. Une présence habitée, ambivalente, où l’humain n’est plus le seul à produire du sens. Dans ce processus, je ne cherche pas à imposer une volonté formelle, mais à me rendre disponible : à être traversé par ce qui émerge, à devenir un vecteur parmi les choses. Il s’agit pour moi de laisser advenir une pensée picturale où les formes, les matières, les rythmes acquièrent une agentivité propre. Là où l’indétermination et le flottement ouvrent la possibilité d’une rencontre.